Au cours de la semaine du 28 juin au 4 juillet, une moyenne de 2120 tests PCR positifs ont été collectés par jour en France. La grande majorité de ces nouveaux tests positifs concerne des personnes non vaccinées (1700 tests PCR positifs par jour). Les personnes totalement ou partiellement vaccinées correspondent respectivement à 130 et 230 nouveaux cas quotidiens. Ainsi, seulement 6,0% des nouveaux tests positifs concernent des personnes totalement vaccinées, alors qu’à la même date 32% de l’ensemble de la population française est totalement vaccinée.

Peut-on déduire l’efficacité des vaccins à partir des tests PCR ?

A priori, les décisions de se faire dépister ne sont pas les mêmes selon que les personnes sont vaccinées ou non. En particulier, l’introduction du passeport santé devrait conduire les personnes non vaccinées (dont la grande majorité n’est pas symptomatique) à se faire dépister pour des raisons non sanitaires (voyages, loisirs, etc.), alors que les personnes totalement vaccinées ne sont pas dans cette situation. Ainsi, une augmentation des résultats négatifs pour les patients non vaccinés devrait, toutes choses égales par ailleurs, faire baisser le taux de positivité (PR) dans cette population, par un effet qui n’existe pas pour les patients vaccinés (qui sont testés, a priori, uniquement pour des raisons de santé).

En effet, la proportion de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin dans le nombre total de tests était de 35% (respectivement 19% pour les vaccinés complets) du 28 juin au 4 juillet, alors qu’elles représentent 51% de la population (respectivement 32%). Les non-vaccinés sont donc bien surreprésentés parmi les personnes effectuant un test.

Cependant, il est également possible que les personnes vaccinées, qui sont moins inquiètes que les autres, soient moins susceptibles de se faire tester, même en présence de symptômes. Cela pourrait expliquer pourquoi, parmi les personnes vaccinées qui se font tester, la proportion de personnes symptomatiques n’est pas plus élevée que parmi l’ensemble des personnes qui se font tester.

Tous ces facteurs affectant les résultats agrégés montrent qu’il n’est pas possible d’estimer précisément l’efficacité vaccinale par de simples statistiques descriptives. Les estimations d’efficacité vaccinale produites par Santé publique France sur les cas Covid-19 apportent certainement plus de réponses sur ce point.

Les effectifs de cas par âge reflètent la couverture croissante avec l’âge

Source : appariement Sidep-Vacsi, calcul Drees. Champ : France. Nombres moyens quotidiens.
Source : appariement Sidep-Vacsi, calcul Drees. Champ : France. Nombres moyens quotidiens.

Comme nous l’avons vu plus haut, ces chiffres ne reflètent pas fidèlement l’efficacité des vaccins, mais les personnes non vaccinées sont beaucoup plus touchées.

Moins de décès chez les vaccinés ?

Si l’on considère la période comprise entre le 1er et le 21 février 2021 en Angleterre, il y a eu plus de décès dus au Covid-19 parmi les personnes vaccinées dont le test était positif pour la variante Delta que parmi les personnes non vaccinées, comme l’atteste un rapport du gouvernement (source en fin d’article).
Plus précisément, sur les 257 décès, 45 personnes avaient reçu une dose, 118 avaient reçu deux doses et 92 n’avaient reçu aucune injection.

Donc un vaccin inefficace, voire contre-productif ?

Bien au contraire mais aucun vaccin est efficace a 100%.

Une personne de 70 ans est 32 fois plus susceptible de mourir de la Covid-19 qu’un jeune de 35 ans,

Imaginez que tout le monde soit entièrement vacciné. Malgré l’excellente efficacité des vaccins, certaines personnes continueront malgré tout de mourir, explique Christian Yates. On aura alors 100 % de personnes vaccinées parmi les décès. Mais cela ne signifie pas que les vaccins ne sont pas efficaces !

Christian Yates
Répartition des décès liés à la Covid-19 en France. © C.D, Futura, d’après Santé publique France

Répartition des décès liés à la Covid-19 en France. © C.D, Futura, d’après Santé publique France 

Vaccin : une réduction du risque d’hospitalisation de 87 %

Selon l’étude française Epi-Phare, les vaccins réduisent de 87% le risque de Covid-19 sévère chez les personnes de plus de 75 ans. En d’autres termes, le risque est divisé par 9. Cependant, on constate que cette réduction est loin de compenser la multiplication par 32 du risque de décès lié à l’âge.

Source : Futura-Sciences